Art. 2 – Qui est DreamChaser ?


Vue depuis le ponton avant - copie

(Tous les mots suivis d’un * sont expliqués dans le glossaire figurant au bas de l’article)

DreamChaser, c’est le nom que j’ai choisi pour me représenter sur les réseaux sociaux. J’aurais pu garder mon vrai nom me direz-vous ? Oui, mais je cherchais à la fois un petit peu de discrétion ainsi qu’à associer au nom de mon bateau un mot qui puisse refléter ce que je recherche à l’heure actuelle, c’est-à-dire poursuivre mes rêves. En anglais, un chasseur de rêves se dit « dream chaser ». Mon voilier portant un nom à consonance anglais, j’ai donc opté pour la même langue pour mon surnom, c’est comme ça que j’ai retenu DreamChaser.

Poursuivre mes rêves ? », c’est -à-dire ?

Hé bien, depuis que j’ai commencé à travailler, le rythme infernal de ma vie professionnelle, et sans doute ma personnalité qui tend à ne jamais remettre au lendemain ce que je peux faire aujourd’hui, m’ont empêchée de prendre du temps pour moi et pour les activités que j’affectionne, le kite-surf, le surf ou la plongée, bref les activités nautiques en général. Et pourtant, je vis à Tahiti depuis plus d’une décennie. Mais j’y travaille, certes différemment, mais aussi dur ou presque qu’à Paris (hé oui ! La vie sous les cocotiers ne signifie pas pour autant qu’on s’y roule les pouces). C’était une lutte constante pour dégager du temps de pratique avec comme constat final un sentiment d’inachevé car les mois et les années filaient sans pour autant voir mon niveau s’élever… En même temps, je dois dire que je ne fais sûrement pas partie des gens « naturellement doués ». Mais il est vrai que plus on pratique, plus on s’améliore ou en tout cas, moins on perd !

L’approche de la quarantaine a commencé à tout remettre en question dans ma tête. Si je devais résumer ma vie, j’aurais dit que, côté professionnel, je l’avais réussie, et côté personnel, c’était une catastrophe. Pas de relation amoureuse sérieuse, un petit ami de passage dans ma vie car voileux et en plein tour de monde, pas d’enfant, et des amis que je voyais rarement car je privilégiais mon boulot aux soirées (et travaillant à mon compte, j’y passais souvent mes nuits et mes week-ends).

Patrick, c’est le nom de ce petit ami, lui, était dans un contexte totalement opposé au mien. Lui, il privilégiait le côté personnel au côté professionnel. Il était constamment entouré d’amis, notamment car, comme il me l’expliquait, il avait, et il prenait, toujours le temps. Il passait des heures et des heures à kiter ou à surfer selon les conditions du moment. Sa vie entière se résumait à vivre ses envies et être heureux. Alors, bien entendu, il ne faut pas croire que tout est idyllique dans son cas. Vivre ainsi, c’est vivre hors de la société, sans assurance maladie, sans revenu régulier et accepter de se contenter de peu. Et lui, il y arrivait parfaitement. S’il fallait qu’il mange du riz blanc pendant un mois parce qu’il ne lui restait plus un sou, ça ne lui posait aucun problème. Il travaillait un peu quand ça lui chantait ou quand nécessité faisait loi et le reste du temps, c’était pour lui.

Côtoyer un personnage si différent de moi m’a permis de me donner le coup de pied au derrière qu’il me manquait pour décider de changer de vie. Le fait d’en être amoureuse aussi. Je l’ai été rarement été dans ma vie mais quand ça m’arrive, je suis prête à soulever des montagnes. Et dans le cas présent, il a été là au bon moment pour me faire passer un cap : je décide de tout plaquer et de le suivre sur son voilier…

Mais ne croyez pas que c’est lui qui m’y a poussée, non, non ! C’est un homme indépendant, très gentil mais qui ne sait pas ce que c’est que d’être amoureux, en tout cas pas encore à ce stade de sa vie. Non, il s’est plutôt contenté de ne pas stopper mon enthousiasme à chaque fois que je lui parlais de mes projets, sans jamais en être le moteur. Et moi, aveuglée par mes sentiments, je voyais dans ses réactions une approbation de sa part (ah ! l’amour !!!) et nul besoin de me pousser, j’avançais toute seule, je courais même !

J’ai trouvé un repreneur pour ma clientèle que j’avais pris plus de 5 années à développer. J’ai pris 6 mois environ pour, petit à petit, prévenir mes clients, les présenter à mon successeur, bref organiser la fin de ma vie professionnelle. Pour moi, c’était quelque chose de très significatif ! On ne quitte pas du jour au lendemain un revenu confortable obtenu au prix de sa sueur sans se poser la moindre question. On s’interroge, on oscille même de multiples fois entre “Je le fais ?”, “Je ne le fais pas !”, “ Allez, courage, ça va être super !”, “Non, je vais regretter…”. Et puis finalement, on fonce en essayant de ne pas trop réfléchir.

Arrive la fin de ma dernière saison fiscale, le 31 mars 2016… J’ai rendu tous mes bilans. Les dossiers ont été transférés à mon successeur. J’ai dit au revoir à tous mes clients. Certains sont dubitatifs. Me connaissant depuis plusieurs années, ils m’imaginent assez mal capable de vivre sur un petit bateau loin du rythme effréné que je connais habituellement. Et sans confort particulier. Pas de frigo, pas de douche. 8,50 mètres à sa partager à deux avec, en plus, plein de bordel à bord : des kites, des surfs, des paddles et même un kayak ! Ils parient même sur mon retour prématuré dans mon activité professionnelle. « Tu verras, dans 3 mois, tu t’ennuieras et tu reviendras ! ». Et moi, je les écoute en souriant. Je ne réfléchis pas. Je ne sais même pas moi-même si je vais aimer ou non la vie de bateau que je m’apprête à vivre à bord d’Eureka, le bateau de Patrick.

Et finalement, je passe 5 mois à bord avec lui. 5 mois de sentiments contrastés. Des rires, des découvertes fantastiques, des rencontres formidables, des larmes aussi, des peurs, de l’ennui parfois également. Tout un panel de sentiments y passe…

De l’ennui au début car effectivement passer d’une vie à 100 kilomètres par heure à une vitesse de déplacement de 4 noeuds(*), soit moins de 8 kilomètres/heure environ, c’est dur… Tout me semble lent. Je vois Patrick régler constamment ses voiles, bricoler par ci et par là et moi, je découvre cet environnement, je ne suis pas à l’aise, je n’arrive pas à l’aider ni même parfois à m’intéresser tout simplement. Petit à petit, je lui demande de me montrer comment gérer le bateau dans l’espoir qu’un jour, j’arrive à me débrouiller sans son aide. Doux et patient, il m’apprend tout ce qu’il sait. Mais moi, je ne retiens qu’une petite partie de ce qu’il me transmet, tout est trop nouveau. Manipuler un voilier, c’est autre chose que de faire de l’Optimist comme quand j’étais petite. Niveau bricolage, j’ai quelques notions mais entre ce qu’on fait dans une maison et ce qu’on fait sur un bateau, rien à voir. Côté mécanique et côté électricité, je suis une bille, tout simplement… Et je manque très fortement de confiance en moi. Je sais que je ne suis pas une autodidacte. C’est comme ça. Moi, j’apprends et j’ai toujours appris dans les livres. J’étais bonne à l’école, la parfaite petite élève. Mais l’école de la vraie vie, c’est autre chose. Et visiblement, de ce côté-ci, je fais partie des cancres. Prendre en charge seule un bateau me semble être un challenge inabordable pour moi même si Patrick,lui, semble confiant en mes capacités…

Au cours de notre voyage, je rencontre grâce à lui, des dizaines de navigateurs au profil variés. La plupart se sont déjà croisés en cours de route… quelque part dans le monde… Lui, c’était à Panama, lui au Vénézuela, cette autre personne, c’était en Martinique etc… Le monde des marins semble petit, c’est étonnant pour moi. Ils partagent leurs anecdotes : leur passage du canal de Panama, leur rencontre avec les indiens San Blas, le passage de l’Equateur au cours de leur traversée du Pacifique, leur expérience plus ou moins réussie avec des coéquipiers. Celui-là est franco-américain et il arrive tout droit de San Francisco avec son tout petit bateau de 8 mètres de long sans moteur à bord. Il est obligé de tirer des bords dans les passes des atolls(*) pour y rentrer et c’est pas rien !

Ces passes, justement, elles m’impressionnent tellement… Imaginez un courant qui va plus vite que la vitesse de déplacement maximale du bateau ! Si on arrive au mauvais moment et que le sens du courant n’est pas favorable, il est parfois tout à fait impossible d’y rentrer. Je découvre cet environnement. Il me paraît vraiment menaçant parfois d’ailleurs. Je pense qu’il me manque un petit côté “risque-tout”… Je me rappelle au moins trois bonnes frayeurs vécues à bord d’Eureka à cause des passes(*).

Première frayeur : une traversée de nuit de la passe nord de Fakarava(*). Nous avions quitté le mouillage à la nuit tombée et, déjà ça, ça ne m’avait pas trop plus. Moi à la barre pendant que Patrick remontait l’ancre bloquée à 10 mètres de profondeur sur un rocher (ha bah oui, on n’avait pas de guindeau(*) donc c’était tout à la main). Une fois libres, j’avais paniqué lorsqu’il avait fallu s’orienter au milieu des bateaux amarrés autour de nous en l’absence de repères alors que lui avait même envie de passer au cul du bateau des potes pour leur dire au revoir. Il avait dû venir me remplacer rapidement à la barre car je ne voulais pas risquer de heurter un voisin que je n’aurai pas vu. La peur avait déjà commencé à s’instiller en moi. Ensuite, nous avons franchi la passe à quelques milles nautiques de là toujours dans l’obscurité la plus complète, Patrick toujours à la barre. Le logiciel de navigation nous informait que nous étions au centre de la passe et moi, le regard fixé sur les indications du sondeur(*), je voyais les chiffres diminuer à toute vitesse : 5 mètres, 4 mètres, 3 mètres… J’étais accrochée, pétrifiée, au bastingage(*) et j’ai sérieusement pensé que le GPS(*) racontait n’importe quoi et que nous allions nous échouer sur les bords de la passe sans même nous rendre compte et peut être couler… En fait, c’était sûrement un banc de poissons qui, passant en dessous du bateau, perturbait le sondeur. Mais à l’époque, je n’avais pas conscience de ce genre de choses. Je me sentais toute à fait démunie dans cet environnement où je ne me maitrisais pas grand chose et je me reposais entièrement sur Patrick. C’était tout le contraire de ma vie professionnelle dans laquelle j’étais totalement en charge et où j’évoluais comme un poisson dans l’eau sans avoir besoin de personne…

Deuxième frayeur : le passage, de jour cette fois-ci, de la passe sud de Fakarava. Patrick avait, à mon goût, frôlé de bien trop près le spot de surf et ses vagues en sortant de la passe et j’avais cru, un moment, que le bateau risquait d’être entraînée par l’une d’entre-elles et que nous finirions à l’eau, la coque en l’air, entraînés sur le récif. Cela nous avait valu une bonne engueulade, lui, ne comprenant pas mon stress de ne rien maîtriser et de tout subir, et moi ayant besoin de décharger sous forme d’une certaine agressivité à la fois ma montée d’adrénaline et mon impuissance à lui faire comprendre ma peur.

Troisième frayeur : un mouillage(*) en plein dans la passe de Faaite(*), une passe connue pour son courant bien plus puissant que dans d’autres atolls. Vue la petite taille du voilier de Patrick, il était difficile de s’amarrer(*) au quai prévu pour des embarcations bien plus volumineuses, donc nous étions amarrés à l’unique et solide corps mort(*) au sein même de la passe. Au moment de partir, Patrick avait cru bon de libérer l’une des deux amarres(*) sans m’avertir et malheureusement, au moment où je m’approchais de l’étrave(*), pour nous désolidariser du corps mort, le nez du bateau a commencé à prendre le courant du mauvais côté entraînant l’amarre restante, toujours attachée sur le pont(*) du bateau, sous la coque, l’obligeant ainsi à basculer sur le côté, me faisant craindre un moment qu’on allait se retourner. J’ai heureusement réussi, je ne sais plus comment, à nous libérer permettant ainsi au bateau de retrouver son assiette et pivoter dans le bon sens pour se laisser guider par le flux de l’eau à l’extérieur de la passe.

Bref, en dehors de ces moments d’adrénaline, je découvre des paysages fantastiques, je plonge dans des endroits merveilleux, je kite dans des sites paradisiaques et j’apprends même à chasser mon propre poisson qu’on déguste souvent autour de barbecues improvisés sur la plage entourés de tous les amis du mouillage.

Arrive le moment où Patrick doit recevoir deux amies argentines à bord à qui il s’est engagé à donner des cours de kite (il est moniteur). Il les connaît de longue date et régulièrement elles le retrouvent là où est le bateau pour découvrir de nouveaux spots de kite et profiter de ses conseils. Craignant de ne pas supporter de vivre dans une telle promiscuité avec 3 autres personnes à bord dont deux ne parlant essentiellement qu’espagnol, langue que je ne maitrise aucunement, avec en plus leurs bagages qui va encore réduire l’espace de vie à bord, je préfère prendre quelques semaines de vacances en France.

Je pars à bord d’un voilier nommé « Naoma », un 38 pieds qui appartient à un couple d’américains très sympas, Ryan et Nicole que j’ai rencontré très brièvement quelques jours auparavant. Et je passe 48 heures avec eux pour rejoindre Tahiti à la voile. Je suis un peu intimidée car c’est la première fois que je fais du bateau-stop et je ne les connais pas beaucoup… Rapidement, je me détends. Ils sont super cools ! J’ai passé notamment pas mal de temps à discuter avec Ryan. Un mec génial ! Il m’encourage et me motive à suivre mes envies et mes rêves. On parle de nous, de nos familles respectives. Il me parle de sa maladie aussi. Il souffre d’une maladie incurable, une dystrophie musculaire, qui réduit progressivement sa masse musculaire et pour me montrer ce que cela signifie, il me montre une vidéo dans laquelle il en parle : https://www.youtube.com/watch?v=4ktBIBoowq8. Et ce grand sportif, au lieu d’être aigri ou d’en vouloir à la terre entière, déborde de joie de vivre, de bons sentiments, s’intéresse à qui je suis et prend le temps d’écouter mes craintes sur ma vie et mon couple. Et il me pousse à suivre mes envies sans m’effacer derrière quelqu’un d’autre. Arrivée à Tahiti, je prends l’avion pour Paris totalement boostée par nos discussions !

(Petite aparté : Ryan et Nicole ont une chaîne Youtube qui s’appelle « Two Afloat », n’hésitez pas à vous abonner, leurs vidéos sont très géniales. Ils ont beaucoup d’humour ! https://www.youtube.com/channel/UCs3WnQG-QeLq1ebfr0gBUhg. Et si vous voulez les encouragez dans leur aventure, leur page Patreon est celle-ci : https://www.patreon.com/twoafloat ! N’hésitez pas, vous ne serez pas déçus !)

Dans la foulée, je décide de m’inscrire pour suivre une formation pour devenir instructeur IKO(*) dans l’objectif d’aider, dans le futur, Patrick, à donner des cours de kite. J’avais déjà commencé à le faire mais je voulais être formée et diplômée par un organisme indépendant. Ainsi, en octobre 2016, je deviens officiellement instructeur IKO. Je suis fière de moi et heureuse de pouvoir compléter mon panel de compétences extra-professionnelles (l’année précédente, j’étais devenue instructeur de plongée PADI(*) en novembre après 3 mois à batailler sec pour libérer les heures de pratique nécessaires tous les week-ends). Je me dis qu’à presque 40 ans et pour une nana qui a passé sa vie derrière l’écran d’un ordinateur, ce n’est pas si mal. J’aime penser que je casse l’idée qu’on se fait d’une comptable…

Mes 40 ans justement approchant à grands pas, je ressens la nécessité de mettre à plat ma relation de couple. J’avais envie de me projeter avec mon homme mais j’avais le sentiment d’être la seule à m’investir réellement. Lui-même reconnaissait que j’étais toujours celle qui faisait le premier pas vers lui quand, lui, il continuait à frayer son chemin seul. Bref, j’avais besoin de savoir s’il m’aimait vraiment ou non… Quoique, lorsqu’on se pose ce genre de questions, logiquement, on a déjà la réponse… J’ai donc rédigé une longue missive récapitulant mon ressenti sur les deux années passées ensemble et le suppliant d’être honnête avec moi. En retour, il a pris son courage à deux mains afin de poser les vrais mots sur ce qu’il ressentait pour moi. Résultat de son introspection : il m’aime bien, je suis une fille formidable mais il est trop égoïste pour … blablablablabla… bref, tout ce qu’on dit à quelqu’un qu’on ne veut pas blesser mais qui ne fait quand même jamais plaisir à entendre. Forcément, je ne l’ai pas très bien pris… D’autant plus qu’il a réussi à me le dire pile poil le jour de mes 40 ans. En même temps, ce jour-là ou un autre, le résultat aurait été le même. Au moins, j’étais fixée…

C’est à partir de ce moment là que j’ai décidé de me prendre totalement en main. Hors de question de rentrer en Polynésie. Je n’avais pas envie de croiser mon ex trop rapidement, j’avais besoin de temps. Hors de question aussi de rester en France. J’avais quitté la métropole en 2004 et je me voyais mal m’y réinstaller. J’avais réussi à faire le plus dur, c’est-à-dire plaquer ma vie professionnelle et il était hors de question que je retourne dans cette vie conformiste trop rapidement. C’est tellement dur de quitter tout cela que je n’aurais peut être pas le courage et la volonté de tout quitter une deuxième fois… Et à quel âge dans ce cas ? Non ! Là, j’ai 40 ans, toutes mes dents (enfin presque en réalité)… C’est maintenant où jamais !

Je repense à ces discussions avec ces différents « voileux » que j’ai rencontré autour d’un feu de camp ou sur leur bateau. Ils m’ont donné envie de voir les paysages dont ils m’ont parlé. Et pourquoi pas, hein ? C’est ainsi que j’ai créé un profil sur plusieurs sites internet qui mettent en contact un propriétaire de bateau avec des personnes désireuses de naviguer. Mon premier projet, c’est de traverser l’Atlantique, rien que ça. Mon oncle, décédé à 48 balais, a été skipper dans l’une de ses diverses vies professionnelles et l’a traversé plusieurs fois. Je suis curieuse de faire le même passage que lui. Et j’espère presque pouvoir rencontrer de l’autre côté, des gens qui l’auraient croisé.

Une ou deux semaines passent sans proposition. Et soudain, Philippe, le propriétaire d’un Sun Odyssey 479, me contacte. Il a 70 ans, il est peu loquace mais il a l’air sympa au téléphone. Il a acheté un bateau neuf et souhaite le ramener en Martinique où il réside. Je saute sur l’occasion et prends un billet d’avion pour les Canaries où je le rejoins lui et l’autre équipier Antoine, 28 ans, infirmier urgentiste. Eux-mêmes ne se connaissent que depuis quelques semaines. Ils sont venus de France avec le bateau. Je complète ainsi une belle équipe pour traverser l’océan Atlantique.

Cela se révèle être une fabuleuse expérience ! Et comme, pour moi, il n’y a rien de mieux pour garder un bon souvenir que de le transcrire en vidéo, pour voir le résumé de cette transatlantique, c’est ici : https://www.youtube.com/watch?v=AnSJBzcJE0M&t=52s.

Une fois arrivée en Martinique, j’hésite à continuer en bateau stop jusqu’en Polynésie. Mais j’ai envie d’y aller à mon rythme en m’arrêtant dans des endroits un peu perdus pour y faire un peu de kite, de surf ou de pêche, comme ce que j’ai connu avec mon ex en Polynésie et comme ce qu’il m’a raconté avoir vécu ici. C’est pour ça que l’idée saugrenue d’acheter un bateau me vient. Et puis, je veux réellement apprendre à naviguer. Être équipière, c’est bien, mais, au fond, on a toujours tendance à se reposer sur le capitaine lorsqu’il y a une petite difficulté ou une décision à prendre. Je veux voir si je suis capable de prendre mon courage à deux mains et de skipper mon propre bateau. Et on m’a déjà dit plusieurs fois que tant que je n’achèterai pas mon propre voilier, je n’arriverai pas à me lancer. Hé bien, devinez-quoi, j’ai relevé le défi ! Le premier d’une longue série !

C’EST AINSI QUE DREAMCHASER EST NEE !


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A très vite !


PS : Cette histoire raconte ce que j’ai vécu mais afin de respecter l’anonymat des personnes qui ont croisées ma route, j’utilise des prénoms d’emprunt – sauf autorisation expresse obtenue de leur part.


GLOSSAIRE :

Amarre : c’est une grosse “corde” utilisée par les bateaux pour se “garer” le long d’un quai ou d’un autre bateau ou pour s’attacher à un corps-mort.

Amarrer : comme dirait le dictionnaire Larousse, c’est attacher un navire au moyen d’amarres.

Atoll : c’est une île corallienne basse qui ressemble à un anneau. La mer qu’elle enferme en son centre s’appelle un lagon.

Corps-mort : c’est un objet pesant en général, comme une dalle de béton par exemple, posé au fond de l’eau et qui est relié par un filin ou une chaîne à une bouée, afin que les bateaux puissent s’y amarrer.

Etrave : c’est l’avant de la coque du navire.

Fakarava : c’est un atoll situé dans l’archipel des Tuamotu (Polynésie Française).

Faaite : c’est un atoll situé dans l’archipel des Tuamotu, proche de Fakarava (Polynésie Française).

GPS : cela signifie, en anglais, Global Positioning System. C’est un système de géolocalisation mondial qui permet, grâce aux satellites, de savoir où on se trouve de façon très précise et qui permet également trouver son chemin pour aller à un endroit.

Guindeau : c’est un treuil placé à l’avant du bateau dans lequel passe la chaîne et qui permet de relever l’ancre. Il est soit manuel (on actionne un levier qui ressemble vaguement à celui d’un bandit manchot pour faire fonctionner le treuil), soit électrique.

IKO : cela signifie, en anglais, International KiteBoarding Organization, ce qui signifie Organisation Internationale de Kitesurf.

Mouillage : c’est un terme qui désigne plusieurs choses selon le contexte. Le bateau est au mouillage, lorsqu’il est accroché à son ancre, ou à son corps mort, il ne navigue pas. Le mouillage c’est aussi la chaîne et l’ancre. Un bon mouillage est un lieu où l’on peut s’arrêter en sécurité.

Noeud : c’est l’unité de mesure de la vitesse utilisée en navigation maritime. Il correspond à un mille marin par heure, soit 1 852 mètres par heure ou 0,5 mètre par seconde.

Optimist : c’est un tout petit voilier avec une seule voile, souvent traité de caisse à savon, parfait pour apprendre la voile lorsqu’on est enfant (jusqu’à 10-12 ans).

PADI : cela signifie, en anglais, Professional Association of Diving Instructors, ce qui signifie Association Professionnelle d’Instructeurs de Plongée.

Passe : rien à voir avec un ballon ou une femme qui vend ses charmes… Une passe, c’est un passage entre deux terres et qui relie le lagon intérieur d’un atoll à l’océan.

Pont : c’est la surface du bateau sur laquelle on marche lorsqu’on est à l’extérieur.

Sondeur : c’est un appareil servant à mesurer la profondeur.

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